Du Tohoku à la Mer intérieure, le “Japon caché” de Bruno Maltor
Le youtubeur l'annonce tout de suite : il y a Tokyo, les métropoles qui sont une facette du Japon, et il y a un “autre Japon, moins fréquenté, tout aussi intéressant”, qui est celui qu'il va nous présenter, invité par le JNTO à arpenter ces territoires préservés.
Le Tohoku : des toriis et pas d'autres voyageurs
Après un court passage à Tokyo, les premiers plans de la vidéo de Bruno Maltor sont pour le Tohoku, “l’une des régions les plus authentiques du Japon”. Pour son exploration de ces “six préfectures chargées d’histoire”, le youtubeur présente deux superbes paysages composés de torii, les portails sacrés du shintoïsme.
Il est d’abord au bord du lac Tazawa, dans les tourbillons de neige portés par le vent, sous le beau torii du sanctuaire Gozanoishi Jinja, à Semboku (Akita), un “lieu sublime”. Ce torii rappelle celui du lac Ashi, la porte du Hakone Jinja, mais sans les files d’attente qu’aimante au quotidien ce photospot de la station thermale.
Bruno s’amuse d’une situation similaire un peu plus au nord, dans la préfecture d’Aomori. Au niveau du Takayama Inari Jinja, il est le seul voyageur sous les alignements de torii qui évoquent ceux du sanctuaire Fushimi Inari de Kyoto. Tous deux sont des “lieux très marquants pour un Français”. Mais dans le site de l’ancienne capitale impériale, il y a “normalement beaucoup de monde à chaque fois, mais pas là, je suis seul au monde”, s’enthousiasme le visiteur.
Dewa Sanzan sous la neige
Il n’y a pas beaucoup plus de monde dans la forêt qui entoure la pagode du Haguro-san (préfecture de Yamagata) : Bruno est là-encore totalement “solo du ghetto”, comme il s’amuse à le décrire. Le lieu est pourtant “sublime”, l’architecture “remarquable et typique”, et le tapis de neige qui recouvre la forêt y est pour beaucoup.
Ce site fait partie de l’ensemble connu sous le nom de Dewa Sanzan, un ensemble de trois sommets sacrés situés dans cette partie du Tohoku, et anciennement liés aux pratiques ascétiques du Shugendo, syncrétisme sacré spécifiquement japonais. Bruno Maltor le répète : il serait “tellement dommage de se limiter à Tokyo ou à Kyoto !”
Il l’écrit aussi après le voyage, en se remémorant ses visites : "J'ai eu un véritable coup de cœur pour la région de Tohoku. C'est un coin du Japon totalement authentique, en dehors des sentiers battus, et on peut y trouver de véritables perles. Mon immense coup de cœur est Haguro-San, un Trésor national qui mérite le détour."
Onsen, poudreuse et sports de neige
Le Japon est “l’endroit rêvé des skieurs” et de tous ceux qui aiment la neige, avec “plus de 400 stations dispersées dans le pays”. Le youtubeur est lui-aussi dans son élément, malgré le temps très neigeux qui limite la visibilité et les flocons de neige tout simplement “énormes” ! Une balade en raquettes est l’occasion d’apprécier toute la beauté sauvage de la nature japonaise.
Son guide, Kei-san, lui apprend le mot “Japow”, contraction anglophone de Japan et de snow, qui désigne la belle poudreuse de l'Archipel pour “tous les amateurs de ski, de neige pure et parfaite”. L’endroit où il neige le plus au monde se trouve dans l’Archipel. De passage dans la station de Hakkoda (Aomori), le youtubeur s’extasie encore devant la qualité de la neige : “c’est incroyable, je n’ai jamais vu une neige aussi douce et agréable de ma vie !”
Bruno Maltor le confirme : “le meilleur moyen de se remettre du froid de la montagne, c’est de profiter d’un onsen”. Il lui faut alors enlever son iconique casquette – et le reste ! – pour apprécier toute la culture du bain au Japon, dans un bel établissement d’Aomori.
Un train de nuit et voici la Mer Intérieure de Seto
La “découverte du Japon moins touristique se poursuit vers le sud”, en train de nuit. Bruno Maltor embarque à Tokyo dans le Sunrise Express, le dernier train de nuit quotidien du Japon qui relie la capitale à Takamatsu sur l’île de Shikoku. Il s’agit pour lui d’une “incroyable expérience, top”.
La vidéo se poursuit vers les “petites îles vers la Mer intérieure” que sont Ogijima et Shodoshima. Un ferry lui permet de relier la première depuis Takamatsu. Par rapport au Tohoku enneigé, le changement de paysage est radical. Mais l’esprit est le même : voici encore “un autre Japon, un Japon caché, à l’abri des touristes et du monde”, que souhaite faire découvrir le youtubeur. Celui-ci voulait vraiment venir sur cette île, remarquable pour son histoire : sa population de 1600 habitants a diminué au fil du 20e siècle pour tomber à une centaine de résidents, jusqu’à ce que des Japonais reviennent pour “redonner de la vie”, à partir du début des années 2000.
L’île est aujourd’hui revitalisée grâce à la Setouchi International Art Triennale et aux projets artistiques de ses habitants. Bruno rencontre l’un d’eux, la fondatrice d’une bibliothèque café, qui fut l’une des premières à revenir sur l’île dont était originaire son mari. Plus tard, le voyageur est seul avec des chats. Il apprécie finalement un beau coucher de soleil sur une autre île, Shodoshima, immergé dans toute “la magie du Japon rural”.
Accès
Bruno Maltor présente beaucoup de lieux issus de ce Japon, dont il est “en train de tomber amoureux”. Circuler dans le Tohoku sur ses traces nécessitera de prendre des trains, et un pass régional dédié comme le JR East Tohoku Pass pourra être une bonne solution. Le bus est ensuite nécessaire pour s’approcher au plus près de certains des lieux présentés.
Dans le détail, le lac Tazawa sera accessible en bus à partir de la gare du même nom (Tazawako), desservie notamment par le Akita Shinkansen.
Haguro-san, la pagode à cinq niveaux et l'ensemble des Dewa Sanzan sera à visiter depuis la ville de Tsuruoka.
La station de ski de Hakkoda est à rallier en bus depuis la ville de Aomori, quant au sanctuaire Takayama Inari Jinja, à l’ouest de la ville, il faut d’abord prendre le train jusqu’à Goshogawara puis le bus.
Enfin, pour rallier efficacement Takamatsu, porte d’entrée de l’île de Shikoku, le voyageur pourra comme Bruno Maltor emprunter le Sunrise Express, ce qui permet aussi de plonger dans la magie ferroviaire du Japon. Quatorze wagons partent de Tokyo tous les soirs, rejoignent Okayama, où sept d’entre eux poursuivent vers Takamatsu sous le nom de Sunrise Seto – l'autre moitié poursuit jusqu'à Izumo sous le nom de Sunrise Izumo, une autre région typique du « Japon caché » ! Ouverture des réservations un mois avant le départ.